Convocação só rouca
Luis Maffei
Abril, 2020 NĂŁo há cidade, sĂł há janelas. NĂŁo há rostos, sĂł há vozes. Nas janelas deste prĂ©dio, desta quadra, os rostos nĂŁo sĂŁo rostos, sĂŁo de si mesmos espectros. Ouço as vozes deste prĂ©dio. Ouço rastros de espanto. Ouço uma hipĂłtese de impossĂvel estar. Quando sĂł há a casa, nĂŁo há a casa. SĂł há a casa quando saĂmos dela. E voltamos. NĂŁo temos casa. As janelas deste prĂ©dio, desta quadra, nunca estiveram tĂŁo iluminadas. O mato no terreno baldio aqui ao lado sĂł sabe crescer. Maio, 2020 Penso ir veloz ao que resta desta quadra. Passam carros, alguma gente. Muitas sombras visitam a vida que se esconde. Saio. Há janelas iluminadas nesta noite de domingo. Esta quadra sempre foi passagem. Hoje nĂŁo passa. Eu, tampouco passo, pois saĂ para correr. A corrida Ă© a prĂłpria quadra, em torno dela. Há uma subida boa, uma descida muito má. A quadra nĂŁo Ă© farta, preciso dar muitas voltas. Mas tem nuances. Um dos limites Ă© mais escuro, outro, o da subida, iluminado como as janelas. Pouca gente, alguns carros. A mulher que amo me acena quando passo Ă sua vista. Serenata suada e muda. Nenhuma outra janela me acena. Na zona clara, um entregador de comida me diz, de maneira cĂşmplice, “essa subidinha, hein?”. O tempo vai passar, chegará setembro. Setembro me dirá que nĂŁo poderei mais ser um corredor. Jamais a quadra voltará a ser pista de corrida. Eu que obtenha outra percepção de espaço, meu espaço, espaço outro. Com corpo e tudo. Junho, 2020 Vozes. Jogam Bangu e Flamengo. NĂŁo nesta quadra, ainda que perto. NĂŁo faz sentido qualquer Bangu e Flamengo, nĂŁo nesta quadra, neste bairro, neste paĂs. AlguĂ©m grita numa janela. Um Ăşnico grito, que nĂŁo faz qualquer sentido. Ouço as vozes deste prĂ©dio, cada vez menos espantadas. O mato no terreno baldio aqui ao lado cresce. Vejo uma rua com gente, saindo de casa para recuperar a casa. Mas Ă© muito cedo. Ainda era para a quadra estar em penumbra. Há um pouquinho menos de gente nas janelas. A minha rua, ou melhor, as ruas do quadrilátero que desce e sobe, começam a me assustar desse seu menos espanto. As pessoas que andam nas ruas, mudando o cenário, ainda parecem um pouco tĂmidas. Mas parecem, aparecem. O deserto de uma rua sem casa torna-se numa povoação de ruas sem casa – quem as gentes que saem? Porque saem? Por que sĂŁo obrigadas a sair? A mulher que amo aniversariou geminianamente triste. Julho, 2020 Debruçado Ă janela, nĂŁo me sinto mais estrangeiro da casa: sinto-me estrangeiro da quadra, dos pontos sem cardinalidade aonde nĂŁo vou mais. Agosto, 2020 E tudo se passa com uma casa que se moveu. Antes, o epicentro de um luto; agora, uma casamata. Ainda tarefas remotas, muito trabalho. Ainda a relação intensa com a criança da minha vida, referĂŞncia diária do que seja paisagem. Ainda e sempre a escrita. E alguma fuga para obter vĂveres, voltar correndo, temer. A criança está aqui, tambĂ©m a mulher, a saudade Ă© de pouca gente. Saudade de mundo, talvez. Mas que saudade se sustenta num mundo, o que me coube, que esta quadra representa tĂŁo bem? Que saudade de um mundo que nĂŁo responde a nenhuma urgĂŞncia? Há meses já nĂŁo corro, o quarteirĂŁo já desconhecerá meus tĂŞnis violeta. Setembro, 2020 SĂł há cidade, nĂŁo há janelas. NĂŁo há vozes, sĂł há barulho. Cidade errada, errado tempo. Descobriram-me uma hĂ©rnia de disco. O tempo passa na quadra que me esqueceu. Toma-me o oblĂvio. Surgiu logo ali um estabelecimento, parece, de comida mineira. Fica aberto atĂ© fechar o bar ao lado, onde homens, sempre homens, reĂşnem sua engordurada escolha de nĂŁo ter escolha. Varrendo a sala, senti uma dor profunda, dor de paralisar. NĂŁo corria havia meses. A hĂ©rnia. Diz o ortopedista que nĂŁo poderei voltar a correr. Penso em lhe dar uma banana. A rua exerce-me convocação sĂł rouca. O quadrilátero nĂŁo voltará a ser uma pista de corrida. Que guarde em seu silĂŞncio com esquinas a piscadela do moço do iFood, “essa subidinha, hein?”. Outubro, 2020 Vivo numa cidade sem janelas. Muitos rostos, pouca voz. Nesta quadra, que nos empareda, já nĂŁo cresce o mato do terreno baldio aqui ao lado. Ouço as vozes deste prĂ©dio. Ouço rastros do mesmo. Ouço estares de completa indiferença. Vivo numa quadra pouco hospitaleira. Faz pouco sentido ir e voltar. NĂŁo temos casa. Mal temos rua. As janelas deste prĂ©dio, desta quadra, se acendem e apagam normalmente.
Rio de Janeiro [BR] seis meses
Juste un appel rauque
Luis Maffei
Avril 2020
Il n’y a pas de ville, seulement des fenêtres. Pas de visages, que des voix. Aux fenêtres de cet immeuble, de ce bloc, les visages ne sont pas des visages, ce sont leurs spectres. J’entends les voix de cet immeuble. J’entends des traces de stupeur. J’entends l’hypothèse d’un état impossible. Quand il n’y a que la maison, elle n’existe pas. La maison n’existe que quand on en sort. Et quand on y rentre. Nous n’avons pas de maison. Les fenêtres de cet immeuble, de ce bloc, n’ont jamais été aussi lumineuses. Les mauvaises herbes du terrain vague d’à côté n’en finissent plus de pousser.
Mai 2020 Je pense aller vite à ce qu’il reste de ce bloc. Des voitures passent, quelques personnes. Beaucoup d’ombres visitent la vie qui se cache. Je sors. Il y a des fenêtres allumées ce dimanche soir. Ce bloc a toujours été un passage. Aujourd’hui, on n’y passe pas. Moi non plus, je suis sorti pour courir. Mon parcours : mon propre bloc, autour de lui. Il y a une bonne montée, et une très mauvaise descente. Le bloc n’est pas ample, je dois faire beaucoup de tours. Mais il y a des nuances. L’une de ses limites est plus obscure, l’autre, celle de la montée, est éclairée comme les fenêtres. Peu de gens, quelques voitures. La femme que j’aime me fait signe quand elle m’aperçoit. Sérénade suante et muette. Aucune autre fenêtre ne s’allume. Dans la partie éclairée, un livreur de repas me dit, l’air complice, « Quelle montée, hein ? ». Le temps va passer, septembre arrivera. Septembre m’apprendra que je ne pourrai plus être joggeur. Le bloc ne sera jamais plus une piste de course. Je devrai obtenir une autre perception de l’espace, mon espace, un autre espace. Avec mon corps et tout.
Juin 2020 Des voix. Bangu joue contre Flamengo. Pas dans ce bloc, même si c’est à côté. Il n’y a aucun sens à ce match de Bangu contre Flamengo, pas dans ce bloc, ce quartier, ce pays. Quelqu’un crie à une fenêtre. Un cri unique, qui n’a aucun sens. J’entends les voix de cet immeuble, chaque fois moins étonnées. Les mauvaises herbes poussent sur le terrain vague d’à côté. Je vois une rue avec des gens, qui sortent de leur maison pour mieux la récupérer. Mais il est trop tôt. Le bloc doit encore être dans la pénombre. Il y a un peu moins de gens aux fenêtres. Ma rue, ou plutôt, les rues du quadrilatère qui descendent et montent, commencent à m’effrayer par leur manque d’étonnement. Les gens qui marchent dans les rues changent le décor, paraissent encore un peu timides. Mais ils paraissent, apparaissent. Le désert d’une rue sans maison devient un village de rues sans maison – qui sont les gens qui sortent ? Pourquoi sortent-ils ? Pourquoi sont-ils obligés de sortir ? La femme que j’aime a eu un triste anniversaire de Gémeaux.
Juillet 2020 Penché à la fenêtre, je ne me sens plus étranger à la maison : je me sens étranger au bloc et aux points sans cardinalité où je ne vais plus.
Août 2020 Tout se passe autour d’une maison qui a changé. Avant, l’épicentre d’un deuil ; maintenant, une casemate. Encore des tâches à distance, beaucoup de travail. Encore une relation intense avec l’enfance de ma vie, une référence quotidienne de ce qui est paysage. Encore et toujours l’écriture. Et quelques fuites pour obtenir des vivres, revenir en courant, craindre. L’enfant est ici, la mère aussi, peu de gens nous manquent. Le monde nous manque, peut-être. Mais quelle nostalgie se maintient dans ce monde, celui qui est le mien, que ce bloc représente si bien ? La nostalgie d’un monde qui ne répond à aucune urgence ? Il y a des mois que je ne cours pas, le quartier ne reconnaîtra pas mes tennis violets.
Septembre 2020 Il n’y a que la ville, il n’y a pas de fenêtres. Il n’y a pas de voix, que du bruit. Mauvaise ville, mauvaise époque. On m’a découvert une hernie discale. Le temps passe dans le bloc qui m’a oublié. L’oubli me submerge. Un restaurant de spécialités de Minas, il me semble, a surgi. Il reste ouvert jusqu’à ce que le bar d’à côté ferme, là où des hommes, toujours des hommes, unissent leur choix graisseux de ne pas avoir le choix. En balayant le salon, j’ai senti une douleur profonde, une douleur paralysante. Je ne courais pas depuis des mois. L’hernie. L’orthopédiste dit que je ne pourrai plus courir. Je pense lui faire un bras d’honneur. L’appel de la rue est rauque. Le quadrilatère ne redeviendra pas une piste de course. Qui garde dans ses coins silencieux le clin d’œil du gars du iFood : « Quelle montée, hein ? ».
Octobre 2020 Je vis dans une ville sans fenêtres. Beaucoup de visages, peu de voix. Dans ce bloc, qui nous mure, les mauvaises herbes ne poussent même plus dans le terrain vague d’à côté. J’entends les voix de cet immeuble. J’écoute ses traces. J’entends des états de complète indifférence. Je vis dans un bloc peu accueillant. Il n’y a pas de sens à aller et venir. Nous n’avons pas de maison. On a à peine une rue. Les fenêtres de cet immeuble, de ce bloc, s’allument et s’éteignent normalement.
Rio de Janeiro [BR] six mois